Les inégalités hommes-femmes
dans le monde professionnel
A l’approche du 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, dans le cadre de nos cours d’EMC (Education morale et civique), les classes de première ont porté leur attention sur les inégalités hommes-femmes dans le monde professionnel. Dans un premier temps, les élèves ont eu à remplir un questionnaire concernant les métiers considérés comme masculins ou féminins basé sur leur représentation de ces métiers. Nous avons ensuite discuté des causes de cette répartition inégale. Nous avons conclu que ce qui peut justifier cette situation relève de la socialisation primaire, c’est-à-dire les normes et les valeurs transmises dès l’enfance par la famille ou l’école, mais aussi du sexisme et des images véhiculées par les médias. Au cours de ce travail les élèves ont été amenés à participer à de nombreux débats en classe sur les sujets suivants : les inégalités salariales, les femmes en politique, les stéréotypes sexistes dans la société en lien avec le parcours d’orientation… Ensuite, nous avons visionné plusieurs vidéos sur le site de l’ONISEP pour déterminer les compétences intellectuelles ou physiques requises pour quelques métiers. Nous avons compris que ces compétences ne relevaient pas du genre. Nous avons ainsi pu observer des hommes exercer des “métiers féminins” comme puériculteur, ou des femmes exercer des “métiers masculins” comme ferronnière.
Toujours dans le cadre de ce travail, le mercredi 9 décembre les élèves de premières ont rencontré en visio conférence Mme Vérien, une sénatrice et membre de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. Évidemment, cette rencontre a été préparée soigneusement par les professeurs et les élèves. Mme Vérien nous a parlé de son parcours professionnel : après avoir effectué une carrière d’ingénieure, elle s’est engagée dans la politique en devenant dans un premier temps première adjointe dans la commune de Saint-Sauveur-en-Puisaye en 2008, puis conseillère régionale en 2010, ensuite maire de la commune en 2014. Enfin en 2017, elle devient sénatrice. Au cours de cet échange, les élèves ont interrogé la sénatrice sur les problèmes d’inégalité hommes-femmes, notamment dans les médias, où les femmes n’occupent que 36% du temps de parole sur les plateaux TV, ce qui illustre une inégalité. Pour y remédier, Mme Vérien nous a parlé d’une loi exigeant des médias une parité quantitative (temps de parole accordé à autant de femmes que d’hommes), mais aussi qualitative (parole donnée à des femmes expertes). Les médias ayant une forte influence sur nos vies, Mme Vérien préconise qu’ils ne diffusent pas une image dégradante de la femme à travers les publicités ou les clips par exemple, afin qu’ils ne contribuent pas à renforcer le stéréotype sexiste. Sinon de nos jours, d’après la sénatrice, la population française n’est pas totalement prête à accepter l’égalité de sexes mais cela change, puisqu’au fur et à mesure, les femmes prennent leur place dans la société, grâce à l’évolution des mentalités et grâce aux lois votées. En effet, les nouvelles générations adoptent une vision différente des femmes avec de moins en moins de stéréotypes. Cependant cette lutte contre le sexisme peut avoir des effets inverses puisque certains hommes vivant avec une femme indépendante et compétente peuvent mal le vivre et expriment ce malaise à travers l’alcool et la violence. Après cet échange très intéressant nous avons demandé à une élève de première, Cristel Nochahrly, ce qu’elle a pensé de cet entretien et ce qu’il lui a apporté : « L’intervention de la sénatrice était très intéressante. En effet, elle nous a permis de connaître davantage d’informations sur les moyens que l’on peut utiliser pour arrêter les publications diffusant des idées stéréotypées et sexistes. De plus, la sénatrice a proposé différentes solutions afin que les femmes puissent mieux être représentées dans certains métiers (par exemple, elle demande que les femmes soient davantage présentes dans les équipes de tournage). Enfin, son expérience personnelle montre que les femmes peuvent aussi avoir une carrière politique couronnée de succès, ce qui paraît important de nos jours, puisque les femmes occupent de plus en plus des postes exercés auparavant par une majorité masculine ».
Finalement, afin de sensibiliser la communauté éducative aux problèmes des stéréotypes sexistes, chaque classe a préparé de courtes vidéos pour déconstruire ces stéréotypes. En 1ere A, les élèves ont visionné des publicités afin de repérer les stéréotypes et les rôles souvent attribués aux hommes et aux femmes. Par exemple, dans les publicités de lessive, les scientifiques sont toujours des hommes et les femmes sont toujours celles qui s’occupent du ménage. Les élèves ont donc réalisé des publicités en inversant les rôles attribués, pour casser les stéréotypes et dénoncer les médias qui contribuent à les perpétuer.
Dans les autres classes de premières, les élèves devaient choisir l’exemple d’une femme ou d’un homme, tiré d’un film ou de la réalité, qui est un personnage pratiquant un métier plutôt dominé par l’autre sexe. Les élèves ont décrit le métier, les études et les compétences nécessaires pour le pratiquer à l’aide du site de l’ONISEP, et à la fin ont dévoilé le personnage choisi pour le représenter, du sexe opposé aux représentations. Ces vidéos sont de deux types : “fille ou garçon, je choisis le métier que je veux” et “De quel métier s’agit-il”.
Nous remercions les professeurs d’histoire géographie de nous avoir proposé ces diverses activités sur ce sujet exceptionnel et de nous avoir organisé une rencontre avec Mme.Vérien, une sénatrice avec un parcours remarquable. Et nous espérons que ce travail aide à faire progresser l’égalité hommes-femmes qui sera réalisée lorsque, comme l’a dit Françoise Giroux en 1983 : “La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente.”
Linda Bellamnine 1B, Nour Lynn Kortbaoui 1D, Bendy Nehmé 1A, Cristel Nochahrly 1B