Visite des Sénateurs

PLUS QUE JAMAIS LA FORMATION DE NOS ENFANTS ET L’ÉVEIL DE LEUR CONSCIENCE DE CITOYENS SONT DES ENJEUX POUR NOTRE PAYS ”.

 

Laurent LAFON, sénateur du Val-de-Marne, Président de la Commission

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Le lycée Louis Massignon a eu l’honneur d’accueillir les sénateurs français, M. Laurent LAFON, sénateur du Val-de-Marne, Président de la Commission ; Mme. Sonia DE LA PROVÔTÉ, sénatrice du Calvados ; Mme. Céline BOULAY-ESPÉRONNIER, sénatrice de Paris; M. Jacques GROSPERRIN, sénateur du Doubs ; M. Pierre OUZOULIAS, sénateur des Hauts-de-Seine; M. Lucien STANZIONE, sénateur du Vaucluse et  Mme Solène RIEFFEL, administratrice du Sénat, pendant leur tournée dans la zone Moyen-Orient.

Après avoir visité l’établissement, les sénateurs ont eu l’opportunité de participer à l’inauguration de l’atelier FABLAB.

Les sénateurs ont ensuite eu le plaisir de se faire interviewer par nos jeunes Reporters Yann MATRAS et Flavie DE CERTAINES.

 

Quelle est l’influence d’un sénateur à travers une région / un pays ?

Jacques GROSPERRIN, sénateur du Doubs – Le rôle d’un sénateur c’est de représenter des collectivités locales. Sur le territoire, nous sommes au service de tous les maires et des habitants, qui viennent nous voir essentiellement pour leurs problèmes de fonctionnement, leurs problèmes d’arbitrages et leurs problèmes administratifs.

Mme. Sonia DE LA PROVÔTÉ, sénatrice du Calvados – Pour écrire la loi, on remonte ce qui se passe dans nos territoires respectifs. Et comme les départements sont très différents, les sujets sont traités de façon très différentes. Pour faire la loi et qu’elle soit le plus universelle possible, on met ensemble nos expériences.

Lucien STANZIONE – Pour compléter, il faut savoir que les députés sont élus par les citoyens à l’élection au suffrage direct. Les députés représentent donc les citoyens. Alors que nous, les sénateurs, sommes élus par les maires, les adjoints, certains conseils municipaux et les présidents de communautés de communes et d’agglomération.

 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait s’engager en politique ?

Jacques GROSPERRIN, sénateur du Doubs – Surtout ne jamais dire qu’il veut faire de la politique. Le jour où on dit qu’on veut faire de la politique, ce jour-là, tout le monde se met contre nous. Il faut gagner, il faut se faire connaître, se faire apprécier d’abord.

Céline BOULAY-ESPÉRONNIER, sénatrice de Paris – C’est souvent un engagement de long terme. Donc il faut d’abord tester l’engagement dans les associations, par exemple les associations étudiantes parce que la politique finalement c’est un peu comme une très grosse association. Avant de pouvoir représenter la parole des citoyens des élus, c’est bien quand même de s’être entraîner pour savoir si c’est vraiment ce qu’on veut faire. La politique c’est une passion, des convictions apportées, il faut être fait pour ça et c’est pas mal de s’engager, dès très jeune d’ailleurs. C’est avant tout une envie, il ne faut surtout pas hésiter à le faire, ne jamais penser qu’on a pas de messages à porter, ou de légitimités. Donc il faut d’abord prendre le risque de s’engager, et voir plus tard, si ça te plaît. Et souvent on attrape le virus, et après on a envie d’aller de plus en plus loin, de porter des plus grandes convictions.

Pierre OUZOULIAS, sénateur des Hauts-de-Seine – Faire de la politique c’est faire son métier de citoyen, chaque citoyen doit faire de la politique pas uniquement les élus. Faire son métier de citoyen c’est comprendre ce qui se passe dans le monde, comprendre les débats politiques du moment pour aller voter. Le problème de la jeune génération c’est qu’elle ne veut plus voler. Il y a une rupture politique qui fait que les jeunes ne veulent plus s’intéresser à la politique. Donc je vous renvoie la question; c’est à vous de faire de la politique, de faire votre métier de citoyen. 

Lucien STANZIONE, sénateur du Vaucluse – Pour faire de la politique, c’est vrai que quand nous sommes au Sénat, mais contrairement à nos collègues de l’assemblée ou les débats sont beaucoup plus tendus, nous avons des débats aussi quand nous sommes en commission, et là, par exemple nous sommes issus de quatre formations politiques différentes. Alors quand on est à Abu Dhabi ça va bien quand même (rires) on est ensemble, on rigole et tout ça mais quand on va rentrer, ça va être terrible quoi (éclats de rires partagés). C’est pour vous montrer qu’au niveau du sénateurs, il y a une autre façon de faire de la politique, une façon réfléchie, où on prend le temps malgré nos divergences politiques, on arrive à trouver souvent des points d’accord, et qui font qu’on prend des décisions et on propose des solutions qui essayent de satisfaire tout le monde. J’imagine que vous avez déjà suivi des débats à l’assemblée nationale qui sont parfois durs, difficiles et c’est ce qui fait la différence.

Laurent LAFON, sénateur du Val-de-Marne, Président de la Commission – Alors pour terminer avec ce que je dirais à un jeune qui veut faire de la politique, je lui dirais d’abord que la politique ce n’est pas un métier, il faut d’abord apprendre un métier, et la politique c’est un engagement, c’est un plus et que ce n’est pas en soi un métier.

     

    Quel parcours et choix de carrière devrait-on suivre pour devenir sénateur ?

    Laurent LAFON, sénateur du Val-de-Marne, Président de la Commission – Vous avez autour de vous plusieurs parcours différents, chacun a son chemin. Sonia par exemple est médecin. Pierre est archéologue, Jack est prof, Lucien est fonctionnaire, Céline a toujours fait de la politique et a travaillé dans la communication et moi j’ai été consultant. On est six et c’est six parcours différents.

    Jacques GROSPERRIN, sénateur du Doubs – C’est parfois la rencontre d’hommes et de femmes qui fait qu’à un moment donné on entre en politique, et on fait des choses parce qu’on a envie d’aller plus loin, puis donner un sens aussi à notre vie.

    Mme. Sonia DE LA PROVÔTÉ, sénatrice du Calvados – Une carrière ça se construit alors que la politique c’est des opportunités que j’ai saisies et d’engagements que j’avais envie d’avoir, j’avais pas prévu d’être sénatrice un jour, par contre quand on m’a proposé d’être maire adjoint dans la ville dans laquelle je suis née, là c’était vraiment quelque chose qui permettait de s’engager dans un endroit qui nous tient à coeur, et après on devient sénateur parce qu’il y a des opportunités, ce n’est pas une carrière au sens professionnel où on gravit des échelons. Là c’est un peu différent. Il y a des imprévus, beaucoup d’imprévus en plus ou en moins.

     

    Quelle est votre mission en venant ici à Abu Dhabi, au lycée Louis Massignon ?

    Laurent LAFON, sénateur du Val-de-Marne, Président de la Commission – Dans les missions du Sénat, du sénateur, il y a la question de faire la loi, de contrôler l’exécutif du gouvernement, et là ici on est dans le cas du contrôle du gouvernement, on est la commission culture, éducation et communication du Sénat, on est venus sur le terrain, ici aux Emirats, et en Arabie Saoudite puisque c’est là-bas qu’a commencé notre séjour, on est venu voir un certain nombre de lieux qui rentre dans le cas de notre commission et pour lequel il y a un engagement de la France, sous une forme ou une autre, là où il y a un partenariat sous une forme ou une autre, on est venus voir concrètement comme ça se passe, est ce qu’il y a des difficultés, est ce qu’il y a des informations à faire monter à Paris, au niveau des ministères, notamment s’il y a des modifications à apporter dans les lois. On comprend toujours mieux les choses quand on vient les voir in situ, on écoute les gens qui au quotidien font vivre différents établissements, donc vous voyez là, on est avec vous, ce matin on a visité une école, après la Sorbonne, et après cette visite-là, nous irons au Louvre d’Abu Dhabi, donc quatres établissements différents, qui touche l’enseignement supérieur, le scolaire, la culture, et qui à chaque fois, ont bien sûr un lien avec la France et qui participent de ce rayonnement de la France. Mais pour ça, il faut qu’il y ait évidemment un suivi au niveau des ministères et un engagement de la part de l’état français, notamment sous forme d’engagement financier, pour faire financer tous ces établissements, un engagement aussi dans les relations diplomatiques qui existent entre la France et les Emirats, et ça on est venus le voir in situ en discutant avec les uns et les autres.

     

    Après cette interview, nous avons eu le privilège d’avoir des mots d’encouragements et de félicitations de la part des sénateurs dans notre livre d’or.

    Écrit par Yasira ABDOULAYE, Jeune Reporter, Mars 2022